Si l’Université Libre des Artisans d’un Monde Nouveau existe de fait, et n’est régie par aucune loi humaine, il appartient cependant à l’Homme, et à l’Homme exclusivement de lui donner une réalité tangible, une structure qui permettrait réellement à tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté de collaborer efficacement à l’oeuvre plus que nécessaire : vitale, d’unification.
Combien d’énergies isolées de par le monde éprouvent le besoin de fusionner avec d’autres énergies similaires ou complémentaires afin de déployer pleinement leur potentiel de créativité ?
Combien de personnes de par le monde souffrent de ne pouvoir agir contre la misère et les souffrances, étant conscients de n’être qu’une goutte d’eau dans l’océan ?
Mais l’océan lui-même est-il autre chose que l’union de millions, de milliards de gouttes d’eau ?
A qui profite la Misère ?
Combien d’hommes sur la Terre désirent pour les autres ou pour eux-mêmes la souffrance ou la misère ?
Qu’est-ce que la richesse de l’homme qui bâtit sa fortune sur la misère, grâce à la misère de son frère ?
Quels sont les rêves d’un tel homme, si un tel homme peut dormir tranquille encore durant la nuit ?
L’Homme est à la fois dépendant et créateur de son milieu.
S’il est des souffrances ou des misères à priori inéluctables, parce que d’une origine naturelle, combien en revanche, sont la conséquence directe des agissements inconscients, égoïstes ou malveillants d’individus malades ou de populations paresseuses et fatalistes ?
La faim et la guerre dans le monde ne sont pas des fatalités : elles sont du domaine de la responsabilité de tous et de chacun.
Le corps de l’Université se définit à la fois comme le lieu -les lieux- de vie, de rencontre, de travaux, de recherche des Artisans d’un Monde Nouveau, et comme l’outil, le levier qui leur permettra d’opérer en douceur la prise de pouvoir – car c’est bien d’une prise de pouvoir dont il s’agit : celle du pouvoir de l’Amour sur celui d’une machine insensible et inhumaine faite en principe pour servir l’homme, et non pour que l’homme la serve.
Il nous faut cesser de voir l’Autre comme extérieur à nous-mêmes.
Tout devient possible, car l’homme aujourd’hui est capable de se projeter dans l’infiniment petit comme dans l’infiniment grand.
Mais ce tout, c’est aussi bien sa destruction -ou pour le moins son retour à un stade inférieur de la vie- que sa réalisation à un niveau supérieur.
Il ne manque pas grand chose à cette réalisation : juste un petit atome de conscience qui nous ferait comprendre que la plupart des problèmes que connaît notre planète ne sont en fait que les fantômes projetés par nos esprits sectaires, incapables d’appréhender le monde comme étant une entité nullement différente de nous-mêmes : à elles seules, les frontières illusoires créées par nos esprits sont responsables de la quasi totalité des misères dont souffre notre monde.
Il fait bien chaud dans l’atelier, et peut-être serait-il temps de cesser de jouer avec les allumettes et de rafraîchir un peu l’atmosphère !
Seule, la conscience qu’il ne peut plus y avoir d’intérêt privé différent de l’intérêt collectif est à même de mettre un terme aux innombrables conflits qui rongent nos sociétés et qui ont mené notre civilisation au bord du gouffre.
Il faut mettre fin à la politique des partis, qui n’est en fait que la politique des ” parties “, et qui n’a pour objet que de diviser, là où il faudrait unir.
Il existe une fraternité de fait, qui vient de ce que nous sommes tous sur un même vaisseau.
Ce vaisseau aujourd’hui est en train de sombrer – que l’on ne m’accuse pas de pessimisme : je suis pour cette vision je crois réaliste, malheureusement de moins en moins optimiste pour le dénouement que peut connaître la crise que nous connaissons.
Ce vaisseau, donc est en train de sombrer, et ce n’est que par la mobilisation de tous les membres de son équipage, unis dans une seule et même aspiration à redresser la barre qu’il pourra être sauvé.
Il est une Vérité Universelle, qui n’a rien à voir avec une quelconque croyance, de même que nous venons tous d’une source unique ; cette Vérité est inscrite au plus profond des gènes de l’humain et il n’est pour la découvrir, point besoin de microscope !
C’est bien souvent malheureusement la souffrance qui nous rappelle à cette réalité première.
L’humanité n’a-t-elle pas encore assez souffert ?
Jusqu’où faudra-t-il aller dans l’horreur pour que se réveille enfin en nous l’antique Sagesse ?
Le corps de l’Université Libre des Artisans d’un Monde Nouveau, ce n’est en fait, rien de plus et rien de moins que notre environnement quotidien, en lequel nous agissons pour plus d’humanité dès que nous nous tournons vers ” l’Autre “, dès que nous avons abandonné nos vues étriquées et égoïstes.