Valérie Bacot : condamnée mais libérée.


Je salue le verdict de la Cour de Justice de Chalon sur Saône, qui fait du bien et qui rassure sur l’Humanité qui peut encore surgir de cet appareil d’État qui, tout en rappelant que l’on ne peut se faire soi-même justice, a su prendre en compte la réalité du calvaire vécu par cette femme, y trouvant, sinon la légitimation de son geste, au moins la reconnaissance que celui-ci est l’aboutissement du long chemin de croix que lui a fait vivre la victime qui était avant tout le bourreau du meurtrier.

Puisse cette sentence, que je crois non pas clémente mais plutôt juste en regard du statut premier de victime de l’accusée, être un coup de semonce dans la tête de quiconque fort de son pouvoir de domination, se croit invulnérable et tout puissant dans sa position de prédateur, et il faut le dire : malheureusement bien trop souvent conforté dans son action par le laxisme voire la complaisance des représentants de la Loi. Combien de drames seraient évités si les appels au secours étaient entendus et pris en compte dans les commissariats ou les gendarmeries ?

Quelques chiffres pour rappel : sans préjuger de la part de responsabilité de chacun dans la survenue d’un drame, si nous entendons peu souvent relater le fait d’un bourreau exécuté, 90 femmes et 16 hommes ont été tués par leurs conjoints ou ex-conjoints en 2020. Pour cette année 2021, en cette semaine 26, nous en étions hier sauf erreur de ma part à 56 femmes mortes sous les coups de leur conjoint, soit plus de deux par semaine… Combien de ces morts auraient pu être évitées par la simple vigilance et le respect d’ordonnances judiciaires que devraient être à même d’exercer ou de faire exécuter les services ha doc de l’État ?

Je souhaite donc à Valérie Bacot une bonne construction de sa nouvelle vie en espérant que celle-ci la préserve de toute nouvelle relation toxique, et de jouir pleinement et sereinement de sa liberté toute nouvelle qu’elle est en droit à mon sens d’accepter comme une libération.