Poursuivi sans que ne fut contrôlée mon identité pour non port du masque lors de la manifestation du samedi 25 septembre 2021 à Épinal, au terme d’une procédure d’appel compliquée par la violation de l’article 530-1 du code de procédure pénale par l’Officier du Ministère Public (recours déclaré frauduleusement irrecevable) j’étais entendu par le juge à l’audience du Tribunal Judiciaire d’Épinal le 17 octobre 2022 pour y faire valoir mes arguments.
Compte rendu d’audience…
Madame la Présidente : “… Vous n’avez pas d’avocat ? Vous avez le droit de garder le silence, de faire une déclaration spontanée ou de répondre à mes questions”.
Le prévenu (moi) : “Madame la Présidente, je souhaite faire une déclaration spontanée, cependant les mots ne sortant pas de ma bouche avec une telle fluidité naturelle que la musique sous mes doigts, j’ai pris soin de rédiger sur papier mon argumentaire, et je demande que me soient octroyées dix petites minutes pour pouvoir vous l’exposer dans son ensemble…”
Madame la Présidente : “Faites…”
Je commence donc ma lecture avec conviction, en regardant tantôt Madame Le Juge, tantôt Madame Le Greffier, parfois Monsieur l’Officier du Ministère Public…
Mais encore une fois, c’est à une parodie de Justice que nous avons pu assister, avec d’un côté un juge tout puissant mais pris entre les deux feux de sa propre conscience et le jeu des pouvoirs internes de la hiérarchie institutionnelle qui lui retire sa véritable indépendance, et de l’autre un prévenu coupé dans sa parole lorsque celle-ci, dite avec conviction (peut-être un peu trop ?) énonce quelque vérité difficile à entendre dans le ronronnement habituel du flot des contestations de contraventions, le plus souvent liées à la circulation automobile…
Je n’ai donc malheureusement pu exposer, malgré la promesse de Madame Le Juge faite au départ, mon argumentaire dans son intégralité, ayant été sommé de me taire à l’instant où je dénonçais l’utilisation du masque comme outil de bâillonnement du peuple.
De même que la parole à nouveau me fut coupée lorsque je produisais la photo de la Une du journal montrant M Le Maire non masqué en tête de file de la contre-manifestation : “Nous sommes là pour juger votre affaire, pas celle d’un autre” me dit en substance La Présidente, donnant la parole à l’officier du ministère public afin qu’il énonce sa réquisition.
Celui-ci, sans pour autant que je puisse déceler une véritable animosité malgré mon grief porté à son encontre réclame une amende de 150€.
La Présidente me donne alors à nouveau la parole comme il se doit et me demande si j’ai quelque chose à ajouter pour ma défense.
J’ajoute alors que le procès verbal stipule que j’ai été intercepté, ce en quoi je m’inscris en faux : seule mon image a été interceptée.
Déstabilisé par le fait d’avoir été coupé dans mon argumentaire, instamment prié de résumer, j’ai oublié d’en exposer la conclusion en forme de réquisition et n’ai pu malheureusement exprimer tout ce que j’avais projeté d’exprimer.
Après une extrêmement brève délibération de Madame Le Juge avec elle-même, celle-ci décide de me condamner, certes légèrement en dessous de la réquisition du ministère public, mais en contradiction avec les points évoqués de La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, qui décidément ne représente plus grand chose dans notre soi disant État de Droit, à 135€ d’amende plus 31€ de frais.
Cette sentence, sans aucun doute mériterait un pourvoi en cassation.
Seulement, dans notre bon État de Droit, cette procédure est réservée au citoyen dont la bourse est bien remplie…
Comme quoi encore une fois, il y a une Justice pour les riches, et une justice pour les pauvres !
Pour moi, la chose est claire : sauf à ce qu’un groupe de citoyens prenne en charge la procédure pour arriver peut-être à une jurisprudence ou mener l’affaire devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme, je jetterai l’éponge et limiterai les frais en réglant l’amende dans les 30 jours afin de bénéficier des 20% de remise…
Échec lamentable j’en conviens…
Mais si j’estime de mon devoir de résister en portant la contestation jusque devant le tribunal, je ne suis pas là non plus pour mourir en martyr pour une population qui en tout état de cause préfère rester sourde…
Donc, à saisir dans les cinq jours : si un collectif de citoyens veut porter l’affaire en cassation, je suis prêt à endosser le rôle malgré tout contraignant d’élément déclencheur.
Voici la déclaration que j’avais prévu de faire si avait été respecté mon droit à la parole pour mener jusqu’au bout ma défense : (en rouge ce que je n’ai pu ou su exprimer à l’audience)