Entre deux maux, lequel choisir ?


Entre le risque d’incendie dans la maison et l’incendie qui gagne dans la forêt qui entoure la maison, où se situe la véritable urgence ?

Le deuxième tour de ces élections présidentielles nous met face à un choix cornélien.
S’abstenir, c’est un peu se laver les mains comme Ponce Pilate en se plaçant au-delà de la mêlée et tenter de sauvegarder sa bonne conscience en s’en remettant au choix du plus grand nombre (ou de celui qui parle le plus fort) : il sera aisé par la suite de dire, quel que soit le mal qui rongera notre société, « moi, je n’y suis pour rien : je n’ai pas participé à faire ce choix ».

La vérité, c’est que s’extraire du choix, c’est donner sa voix à celui qui l’emportera.

Choisir entre deux maux, ce n’est pas se déclarer en soutien de celui que l’on désigne comme le moins redoutable : c’est avant tout repousser dans l’urgence celui qui nous anéantira à coup sûr.

Entre un menteur avéré et un menteur potentiel, je préfère laisser sa chance au menteur potentiel, qui certes s’il représente le risque d’incendie dans la maison se propose malgré tout de combattre avec moi l’incendie dans la forêt qui entoure la maison : car à bien y réfléchir, si je mets toute mon énergie à combattre le risque d’incendie de la maison en ignorant celui qui déjà embrase la forêt, ce dernier aura tôt fait d’emporter finalement la maison dans son œuvre destructrice.

Entre un hypothétique fascisme national désigné à la vindicte générale avant même d’avoir eu l’occasion de démontrer la réalité de son état et un fascisme mondial dont on a pu constater la réelle avancée dans le quotidien de nos vies, mon choix est clair et net : je choisis de porter d’abord le fer contre l’entité la plus terrible qui se cachant sous son discours mondialiste et mielleux de prétendue égalité et d’universalité des droits -mais surtout des devoirs !- n’a de cesse de mener le peuple à l’esclavage tout en favorisant à outrance la minuscule caste des dirigeants.

Et ce n’est pas en catimini, honteux et la tête basse que j’irai dimanche 24 déposer mon bulletin dans l’urne en faveur de la personne dont le langage explicitement xénophobe me répugne et pour laquelle jamais je n’aurais imaginé pouvoir un jour aller voter !

Cela ne veut pas dire que tout à coup j’épouse ses idées, et je lutterai contre ses méfaits si d’aventure elle parvient au pouvoir qu’elle convoite depuis tant d’années, aussi bien que je lutte aujourd’hui contre les méfaits de celui qui se réclame du Nouvel Ordre Mondial auquel lui et ses acolytes ont promis que nous n’échapperons pas. Ce nouvel ordre mondial, faut-il être aveugle pour ne pas le constater, n’est pas de nature humaniste !

Je n’appelle pas au repli nationaliste, mais j’appelle, oui, à un rassemblement de nature culturelle autour de valeurs qui nous sont chères, incluant notre langue, l’outil d’une pensée qui nous est propre avec lequel nous pouvons définir des concepts tels que ceux de Liberté, d’Égalité et de Fraternité dont la France des Lumières avait fait sa Devise, que ce nouvel ordre mondial qui nous est promis est en train de diluer savamment dans un sabir insipide et approximatif, éloignant inexorablement le peuple paresseux d’une pensée constructive et libératrice, l’engluant dans un langage genré et une écriture dite inclusive devenue illisible et qui n’est en définitive qu’une écriture d’exclusion en ce qu’elle exclut tout ce qui n’est expressément nommé, faisant fi de toutes les évidences d’inclusions normatives qui était jusqu’à il y a peu la règle et l’agent de sa fluidité.

Ainsi, c’est sans autre état d’âme que j’irai déposer dans l’urne le bulletin portant mention d’un nom qui jusqu’alors n’a provoqué en moi que rejet par les relents xénophobes attachés à sa simple évocation ; et j’en demande pardon à tous les étrangers qui pourraient s’en trouver lésés. Mais j’agirai de la sorte, parce que si son nom peut être un danger pour la France, il ne peut l’être à mon sens, si bien sûr la personne n’en est pas l’agent doublement caché, autant que ce Nouvel Ordre Mondial qui ne fait pas que frapper à notre porte, mais qui est déjà bel et bien installé, en marche et si bien représenté à la tête de notre Pays ! Et puis aussi parce que, dans ma grande naïveté peut-être, je me dis qu’une femme au pouvoir serait possiblement plus à même, en son instinct maternel, de prendre soin des enfants d’une Nation.